Nigéria
La biographie d’Emmanuel Emvic est une page blanche.
Sans doute un artiste pilier de l’atelier de Twin Seven Seven, de l’Ecole dite « d’Osogboh ». Sa manière emprunte au style de Twin Seven Seven, mais en plus fin, en plus dense. L’élève a sans doute égalé le maître mais personne ne le saurait…
La technique ? Superpositions et collages de formes découpées dans du contreplaqué contrecollé pour créer reliefs et perspectives. Tout est entièrement illustré de motifs de la légende d’Ossoghbo : exil du peuple Yoruba, forêt dense, habitat fortifié, végétation luxuriante, population vouée à ses mythes protecteurs, déesses nourricières, serpents originels, cauris ancestraux de la fertilité et de l’opulence. Et bien sûr avec des maternités heureuses…
La palette ? Encre de chine, plume et rapido, transparences d’écolines ocres, ou vertes, rehaussées de rares couleurs primaires, avec de rares réserves d’aplats noirs profonds. Sans doute du brou de noix pour des patines, noix de cola, noix de palme.
À la manière d’un kaléidoscope, les motifs et sujets se démultiplient pour créer des formes anthropomorphes sans cesse renouvelées. Les poissons deviennent des serpents à moins que cela ne soit l’inverse. Les ongles deviennent des griffes. Les cauris sont autant symboles de fécondité du lignage que de fertilité de la terre nourricière. Tout est ainsi à double effet, à double profondeur. Tout est en tout dans ce travail exceptionnel. Plus que jamais le diable est dans le détail.