Nigéria
Asiru Olatunde est né en 1918 dans une famille de forgerons mais la maladie l’a contraint à abandonner son activité de forgeron dans les années 1960. Il a temporairement fabriqué des bijoux pour les vendre au marché, avant de se lancer dans la peinture et la technique du métal repoussé.
Au cours des années 70, sous la dictature militaire, Olatunde choisit l’exil intérieur et rejoint l’école d’Ossogbo. Il fera partie des artistes réfugiés que le couple Beier, des coopérants autrichiens, va réunir pour les faire travailler, ensemble, dans le temple de la forêt sacrée où Buraïmo, Twin 7/7, Roland, plasticiens, côtoient Féla et d’autres artistes qui formeront une école de style et de pensée militante, en opposition aux dictateurs militaires. Le calme démocratique revenu, ces artistes développeront leurs talents soutenus par des marchands nationaux apparus après l’indépendance, ou seront boursiers d’universités étrangères. On peut dire qu’une école d’arts plastiques est ainsi née.
Olatunde sera le maître d’Adeleke au début des années 2000. A eux deux ils vont produire une œuvre originale : l’exil sera le thème majeur et la survie de la communauté insufflera l’inspiration.
La technique figurative qui utilise le poinçon comme outil travaille en relief un matériau pauvre, le fer blanc, volé dans les ateliers des conserveries.