Togolais. D’abord artisan peintre d’enseignes, Camille sait très tôt maitriser la force visuelle de ses compositions. « Artiste dans l’âme », son destin est ailleurs, doué pour sentir l’air du temps. Camille explore d’abord, le puit sans fond de la « récupération ». Il révèle un sens de la composition, une créativité qui le distingue de ce courant fort dans les années 80.
Azankpo travaille et se confronte à la production d’œuvres narratives et adopte la tôle émaillée des bassines usagées et abandonnées des ménagères. Icônes de la femme africaine, Camille les redresse et les découpe et il finit par les recoudre par des liens en fil de fer. La tôle emboutie devient médium et l’émail coloré et corrodé est sa palette. Chez Azankpo la tôle emboutie émaillée devient médium et l’émail coloré et corrodé est la palette de l’artiste. Il intègre à la tôle émaillée des fragments de ses anciennes enseignes peintes comme un patchwork, cousu au fil de fer.
Camille Tété Azankpo fait des galeries de portraits anonymes, de femmes ou de soldats incarnant des Black Vips. De plus, il créé des natures mortes très décoratives et se risque à illustrer des proverbes populaires. Tout le monde sait que « si les chiens aboient »… la « caravane passe ». Nul besoin de le dire. Et si la caravane est constituée des Rois mages Azankpo ajoute un récit et une légende qui en font un aphorisme.
Auteur d’une oeuvre monumentale : un mur de 23 m de long sur 3 de haut. Exposé en 2010 à Ouidah, au Bénin pour la Fête annuelle du Vaudou, exposé au Togo, en France et en Allemagne, il se consacre aujourd’hui à la construction et la création d’un centre d’art près de Lomé. Camille Tété Azankpo vit et travaille au Togo.